4.04.2010

Masta Student tAZ


taz arnold, un tiers du crew, sa-ra, dans une de ses rares interviews quand pas totalement défoncé. j'ai eu l'occasion de brièvement discuter avec lui après son set à londres, et le gars était cool et très terre à terre, contrairement à ce que son image laisse croire. tout comme sa musique, celle-ci est progressive et stimulante. pourtant, on le dit fêlé, et peut-être ai-je tout simplement mauvais goût, en tout cas, j'adhère. et beaucoup, même. la question n'est pas tant de savoir si oui ou non je porterais un cuir de motard bleu ciel. sa démarche est foncièrement anti-mode: la mode institutionnelle (celle qui a toujours 2, 3 années de retard) te dit que tu ne peux être bien habillé que si tu t'habilles cher. lui, dit que si tu aimes, fais-le. cela peut vouloir signifier de porter une mallette mcm et un vieux sweat benetton. la question des thunes n'est pas si prioritaire que ca, même si le côté bling est apparent. il s'agit plus d'inspiration et de savoir jongler avec les connotations sociales et historiques de certaines grosses marques. les signes ostentatoires (all-over print, par exemple) symbolisent une gloire passée comme les années 80, notre envie et notre fascination parce qu'on n'y avait pas accès. il y a donc en partie, un sentiment de nostalgie que le créateur suscite.
travailler avec mcm et troop, c'est aussi rendre hommage aux pionniers du rap. ce n'est pas pour rien, que taz cite comme influences des mecs comme slick rick ou rakim. il n'y a qu'à voir leurs premières pochettes de disque pour se faire une idée de sa définition du mot "style". une esthétique qui vient avant tout de la rue, agrémentée de quelque chose de plus fin. bref, je ne vais pas faire l'apologie du mauvais goût du mec ni dire que c'est un génie, mais je pense sérieusement qu'il est bourré de talent et que sa vision est noble, qu'elle s'inscrit davantage dans une étude de ce fameux rapport entre le luxe et les communautés qui à première vue, n'y ont pas droit.

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