bon, le temps des bilans. comme beaucoup, j'ai pas mal baillé en regardant "Gainsbourg" de joann sfar. il croyait avoir été malin en déjouant le piège des journalistes prêts à le lapider. eh oui, ne touche pas au patrimoine des français qui veut, surtout pas un arriviste comme sfar, auteur de bd, à la base. mais, c'est justement cet handicap qui devait faire sa force: approcher le personnage et le mythe du point de vue de l'imaginaire et non du réalisme à la audiard. le contexte établi allait alors permettre des digressions, des fausses vérités, et c'est ça qui aurait ajouté à la gloire dans toute sa fumée. en plus de ça, il y avait la rumeur qui voulait que charlotte joue son père jeune et que lou doillon fasse jane, haha. tu parles de rôles fusionnels. ça ne s'est pas fait (vraiment dommage), et finalement le film faute d'être réussi, est tout juste mieux que le biopic de coluche. si vous l'avez vu, vous consentirez avec moi qu'il n'y a pas de quoi avoir les chevilles qui enflent.
par contre, contre tous les avis des critiques, "Coco Chanel et Igor Stravinsky" est réussi. pas à cause de ses qualités de biopic (c'est impossible, et on s'en fiche), mais tout simplement parce qu'il est beau. c'est un beau vase aux dessins symétriques, même si creu. creu? oui, et alors? vous voulez savoir quoi de stravinsky et de chanel? leur vie c'était leur taf, elle , c'était les fringues et le parfum, lui, la musique. maintenant qu'ils se soient vraiment roulé des pelles chez elle à paris, est-ce vraiment nécessaire de savoir? oui et non. à l'écran ça donne juste de belles images. la parfaite symétrie des omoplates d'anna mouglalis colle avec l'ensemble du film qui est un clip vidéo au cadrage chirurgical mais pas rigide. les travellings s'effectuent limpides comme une valse ou autre danse protocolaire. ajoutez y l'image noire comme les eaux profondes des protagonistes qui se déversent au milieu d'une alcôve. racé. bien rythmé. sensuel. un peu comme ce que devait être "Gainsbourg"...
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